Compte-rendu : « Premières lueurs : mon combat contre le trouble de stress post-traumatique »

Auteur : Lieutenant-général (ret) l’honorable Roméo A. Dallaire, O.C., C.M.M., G.O.Q., C.S.M., C.D., L.O.M. (É.-U.), B. ès S., LL.D. (hon.), D.Sc.Mil (hon.), D.U.
Montréal, Éditions Libre Expression, 2017
Compte-rendu : Col Russ Mann (ret)


 

Les traumatismes sont souvent dévastateurs, mais parfois aussi transformateurs…

Dans son plus récent ouvrage, le général à la retraite, ex-sénateur et auteur à succès Roméo Dallaire raconte sans détour le désespoir qui hante ses nuits, et aussi le désir qui l’anime, dès l’aube, de changer le monde.

Son livre intitulé Premières lueurs : mon combat contre le trouble de stress post-traumatique se veut un récit très intime au cours duquel il invite le lecteur dans les profonds abîmes du mal qui referment leur emprise sur son âme. Une fois de plus, le général Dallaire sollicite l’humanisme au fond de chacun, comme il l’a fait jadis au Rwanda. Cette fois-ci cependant, c’est de son propre parcours dont il est question, plutôt que celui du peuple rwandais. Rien n’est laissé à l’imagination du lecteur dans sa description de l’étau implacable qui s’est resserré sur lui-même ainsi que sur ses amis et sa famille durant les décennies ayant suivi les horribles atrocités du génocide rwandais. Dans cet ouvrage, l’auteur évoque plus franchement que jamais les incidences et l’omniprésence du stress post-traumatique.

Ceux et celles qui vivent un stress post-traumatique ne pourront être insensibles à cette douleur et à la lutte de tous les instants pour canaliser l’énergie et éviter de sombrer, que le général Dallaire a su trouver pour nous inspirer. Dans ces pages, le lecteur qui cherche à mieux comprendre le stress post‑traumatique peut s’en remettre au point de vue d’un homme dont les ressources ont convergé pour mieux comprendre, pour favoriser l’action humanitaire dans le monde, et pour inciter ceux qui ont le pouvoir d’agir à tout mettre en œuvre au bénéfice de l’autre. Acceptant de mettre son âme à nu, l’auteur laisse ici une marque indélébile dans celle du lecteur.

Le saviez-vous?

  • En 2016, 14 % des vétérans interrogés au Canada affirmaient vivre un stress post‑traumatique1.
  • En 2013, 5,3 % des membres de la Force régulière disaient avoir éprouvé les symptômes d’un trouble de stress post-traumatique durant l’année précédente (8,8 % des femmes et 4,7 % des hommes)2.

Souvent, les victimes d’un traumatisme sont littéralement submergées par ses effets. Par conséquent, le lecteur doit mesurer ici comment un homme aussi profondément blessé a pu, contre vents et marées, redonner autant et contribuer à définir les contours d’un monde toujours meilleur. Si quelqu’un d’aussi diminué parvient à en accomplir autant, il faut se demander de quoi seraient capables les autres vétérans, les premiers répondants et les personnes exposées à des traumatismes si on leur donnait l’espace, le soutien et la compréhension nécessaires pour canaliser leur énergie, à l’instar du général Dallaire.

 

Notes


  1. Anciens Combattants Canada, « Sondage sur la vie après le service militaire 2016. Sommaire » dans Sondage sur la vie après le service militaire 2016 (s.d.) (dernière mise à jour au 23 juin 2017). Lien : http://bit.ly/2zLWZxN
  2. Caryn Pearson, Mark Zamorski et Teresa Janz, « Santé mentale dans les Forces armées canadiennes » dans Coup d’œil sur la santé, 82‑624-X au catalogue de Statistique Canada (25 novembre 2014). Lien : http://bit.ly/2yoKYKb
Retour en haut