Comprendre comment les feux de forêt de Fort McMurray affectent les aides familiaux ressortissants étrangers

La Ville de Fort McMurray et les communautés avoisinantes ont été lourdement affectées par l’immense brasier qui s’est étendu sur le nord de l’Alberta, du mois de mai dernier jusqu’à tout récemment, alors que les feux de forêt viennent à peine d’être maîtrisés. Environ 2 400 bâtiments ont été détruits par les flammes, incluant de nombreuses résidences familiales et entreprises : le feu a ravagé près de 600 000 hectares de terres. La plupart des familles de la région ont subi un traumatisme important en raison des pertes subies, de l’évacuation de plus de 80 000 personnes et des répercussions globales sur la communauté.

Les aides familiaux résidants (c’est-à-dire les ressortissants étrangers qui habitent et travaillent dans des résidences privées au Canada pour y fournir des soins à un enfant ou à un adulte) travaillant à Fort McMurray et aux alentours ont été particulièrement affectés par cet événement. Or, ces personnes constituent une main-d’œuvre unique et importante, hautement scolarisée et expérimentée, « dont le travail est crucial pour aider les travailleurs à faire le pont entre leurs responsabilités familiales et professionnelles, particulièrement les travailleurs de l’industrie des sables bitumineux », note Sara Dorow, Ph. D., professeure agrégée en sociologie à l’Université de l’Alberta, dans le rapport Live-in Caregivers in Fort McMurray: A Socioeconomic Footprint.

Madame Dorow s’intéresse aux répercussions des feux de forêt sur le personnel soignant dans une nouvelle étude, Caregiver Policy in Canada and Experiences after the Wildfire: Perspectives of Caregivers in Fort McMurray, qui rend compte des résultats d’une enquête en ligne sur 56 aides familiaux résidants travaillant à Fort McMurray et aux alentours.

Principales constatations soulevées :

  • Les aidants qui ont été évacués connaissent un stress émotionnel et financier en raison de l’incertitude relativement à leur emploi et à leur logement, deux réalités interreliées compte tenu du fait qu’ils dépendent d’un seul employeur.
  • Les feux sont également porteurs de stress parce qu’ils ont perturbé le parcours des aidants vers la résidence permanente, celle-ci ne pouvant être acquise que par l’achèvement de 24 mois ou de 3 900 heures de travail.
  • En dépit de cette douloureuse aventure, les aidants sont nombreux à avoir exprimé leur gratitude à l’égard des fonds créés pour les situations d’urgence et des dons offerts par leur employeur, leurs amis, leur famille et la communauté. Peu d’entre eux affirment avoir eu recours à l’assurance-emploi.

L’étude a été réalisée dans le cadre du partenariat de recherche « On the Move » (« En mouvement »), par l’Institut Vanier et une quarantaine de chercheurs du Canada et d’autres pays. Ce partenariat porte sur les conséquences de la mobilité géographique pour le travail du point de vue des ménages et des collectivités, ainsi que sur les incidences et les répercussions à cet égard pour la prospérité du Canada.

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