Les répercussions de la COVID-19 : Les mères réfugiées ou nouvellement établies au Canada – Rapport final

Rapport final sur les conclusions du sondage « Les répercussions de la COVID-19 : Les mères réfugiées ou nouvellement établies au Canada ».

7 février 2022

BATTAMS, N., et M. HILBRECHT, Les répercussions de la COVID-19 : Les mères réfugiées ou nouvellement établies au Canada – Rapport final, L’Institut Vanier de la famille et le Mothers Matter Centre, 7 février 2022. https://bit.ly/3B8rmva

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De plus en plus d’études tendent à démontrer que la pandémie de COVID-19 a des répercussions inégales sur la santé, le bien-être et les finances des différents types de familles. Or, les nouveaux arrivants et les réfugiés, qui sont souvent confrontés à des situations difficiles, semblent être particulièrement vulnérables au moment de s’établir au pays pour y bâtir une nouvelle vie.

Au printemps 2021, l’Institut Vanier de la famille s’est associé au Mothers Matter Centre afin d’étudier les répercussions de la pandémie sur les mères réfugiées ou nouvellement établies au pays qui étaient inscrites aux programmes offerts par le Centre, dans le cadre du sondage « Les répercussions de la COVID-19 : Les mères réfugiées ou nouvellement établies au Canada ». Le Mothers Matter Centre est un organisme national sans but lucratif qui propose des programmes de soutien aux mères isolées sur le plan social et socioéconomiquement vulnérables, ainsi qu’à leur famille.

Les conclusions du sondage – réalisé du 13 avril au 13 mai 2021, dont les données ont été analysées par l’Association d’études canadiennes – donnent un aperçu des répercussions de la pandémie sur la santé et le bien-être, sur le travail et les finances des ménages, ainsi que sur les relations des mères inscrites aux programmes HIPPY (Home Instruction for Parents of Preschool Youngsters – Enseignement à domicile pour les parents d’enfants d’âge préscolaire), SMART (Supporting Mothers and Raising Toddlers – Soutien aux mères et à l’éducation des enfants en bas âge) et BTL (Bond to Literacy – Lien vers l’alphabétisation) du Mothers Matter Centre.

Des relations familiales solides malgré les incidences négatives de la pandémie sur le bien-être

Bien qu’une légère majorité des mères interrogées (52 %) se disaient satisfaites ou très satisfaites de leur vie actuelle, ce pourcentage est de loin inférieur au taux de satisfaction de 93 % relevé par Statistique Canada chez les Canadiennes de 18 ans et plus. Les participantes étaient nombreuses à signaler une détérioration de leur santé mentale (44 %), de leur santé physique (31 %) et de leur bien-être familial (27 %) pendant la pandémie de COVID-19.

Alors que près de 3 participantes sur 10 (28 %) disaient avoir cherché à obtenir de l’aide pour leur propre santé physique ou mentale, ou pour celle d’un membre de leur famille, à un certain moment pendant la pandémie, près de la moitié (45 %) affirmaient ne pas avoir été en mesure d’accéder à une telle aide lorsqu’elles en avaient besoin.

Heureusement, les relations familiales – un important facteur de protection du bien-être – semblent être demeurées solides : plus de 8 participantes sur 10 (82 %) disaient avoir pu compter sur le soutien de leur conjoint ou partenaire, et vice-versa, et les deux tiers (65 %) affirmaient avoir passé plus de temps de qualité avec celui-ci, avoir eu avec lui des conversations plus enrichissantes (66 %) et s’en être rapprochées (67 %).

Alors que la majorité des mères (54 %) affirmaient s’être rapprochées des membres de leur famille à la maison pendant la pandémie, plusieurs disaient par ailleurs s’être éloignées des autres personnes de leur entourage, notamment de leurs amis (64 %) et des personnes de leur communauté religieuse/spirituelle (62 %).

En outre, plus de 9 participantes sur 10 (92 %) disaient se sentir en sécurité dans leur foyer.

Les rôles et les responsabilités des familles ont changé au fil de leur adaptation à la pandémie

Le travail non rémunéré des mères a augmenté de façon substantielle pendant la pandémie. Plus de 8 participantes sur 10 (82 %) citaient leurs responsabilités parentales comme principale activité pendant la pandémie, contre 74 % avant celle-ci. De même, les tâches domestiques prédominaient chez 65 % des mères avant la pandémie, comparativement à 77 % pendant la pandémie.

Lorsque les mères ont été interrogées sur les changements qui sont survenus au cours de la pandémie en matière de travail et de responsabilités au sein du ménage, on a constaté une légère augmentation du pourcentage des mères disant partager leurs responsabilités parentales avec leur partenaire « à parts égales » (la proportion passant de 31 % avant la pandémie à 35 % lors du sondage). On constate toutefois une augmentation plus importante du partage équitable des tâches domestiques (de 25 % à 31 %), qui coïncide avec une diminution du pourcentage de participantes affirmant devoir s’acquitter de ces tâches à elles seules (de 34 % à 30 %).

La pandémie a eu des répercussions sur les finances des ménages, particulièrement chez les jeunes mères

Plus de 1 mère sur 5 (22 %) faisait état de « répercussions majeures » de la pandémie sur la capacité de sa famille à respecter ses obligations financières ou à répondre à ses besoins essentiels (p. ex. payer le loyer, les services publics, l’épicerie). Les jeunes mères dans la vingtaine étaient plus nombreuses (26 %) à ressentir de tels effets, comparativement aux mères plus âgées. Une proportion comparable de participantes estimaient que la situation financière de leur famille s’était aggravée (43 %) ou était sensiblement la même (46 %) depuis le début de la pandémie.

À la fois environ une mère réfugiée sur cinq (18 %) et une mère non réfugiée sur cinq (22 %) disaient avoir constaté des répercussions majeures sur leurs finances; les mères non réfugiées étaient toutefois presque deux fois plus susceptibles que les mères réfugiées de n’indiquer aucune incidence sur leurs finances (32 % et 18 %, respectivement).

« Certaines conclusions de l’étude réalisée par l’Institut Vanier de la famille étaient anticipées, notamment l’intensification des inégalités économiques préexistantes susceptible d’entraîner des difficultés supplémentaires et une aggravation des problèmes de santé mentale chez une population déjà vulnérable. Il est par ailleurs réconfortant de constater que certaines familles ont apprécié le temps passé ensemble pendant le confinement ainsi que la meilleure répartition des tâches domestiques qui en a découlé, ce qui témoigne de la résilience qu’elles auront su renforcer au cours de leur difficile voyage vers le Canada. » [traduction]

– Natasha Vattikonda, responsable de la recherche et de la mobilisation, Mothers Matter Centre

Les résultats de ce sondage procurent un éclairage inédit sur l’expérience et le bien-être des mères réfugiées ou nouvellement établies au pays qui participent aux programmes du Mothers Matter Centre. Alors que nous devons toujours composer avec la pandémie et continuer d’apprivoiser l’évolution de la situation, les données sur ces expériences et ces mesures d’adaptation faciliteront et favoriseront la prise de décisions fondées sur des données probantes en appui au bien-être de ces mères.

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