Formation en développement du bien-être pour les conjoints ou les proches : soutenir les familles du personnel de la sécurité publique

Profil d’une formation sur le bien-être à l’intention des conjoints ou des proches du personnel de la sécurité publique

24 novembre 2022

Le personnel de la sécurité publique joue un rôle crucial afin de garantir la sécurité des Canadiens et des Canadiennes. Toutefois, ce travail risque aussi de miner le bien-être des professionnels dans ce domaine. Le personnel de la sécurité publique est diversifié et regroupe un grand nombre de professions, comme les premiers répondants (paramédicaux, pompiers, policiers), le personnel carcéral, les travailleurs de recherches et sauvetage, etc. Il n’en demeure pas moins que ces travailleurs ont souvent une chose en commun : ils sont régulièrement exposés à des stress et à des traumatismes, sans compter leurs horaires de travail complexes et atypiques et les autres facteurs de stress professionnel (comme l’attention du public, etc.). Or, il apparaît de plus en plus clairement que la nature de ce travail n’affecte pas seulement leur propre bien-être, mais également celui de leur famille.

Pour répondre à ces préoccupations, un groupe de chercheurs canadiens a créé la démarche Développement du bien-être pour les conjoints du PSP, soit un programme fondé sur des données probantes offert gratuitement en ligne et conçu pour favoriser la santé mentale et le bien-être des conjoints ou des proches du personnel de la sécurité publique.

« La formation pour les conjoints ou les proches découle des travaux de notre équipe au PSPNET, un centre de recherche clinique de l’Université de Regina qui propose des thérapies cognitivo-comportementales par Internet à l’intention du personnel de la sécurité publique tout en menant des recherche à ce sujet », explique Heather Hadjistavropoulos, Ph. D., professeure de psychologie à l’Université de Regina et chercheuse principale au centre PSPNET.

Ce programme est offert partout au Canada et des services supplémentaires sont également accessibles dans cinq provinces, y compris du soutien thérapeutique par téléphone ou par Internet. Les bénéficiaires ont ainsi accès à de la documentation disponible en ligne et structurée sous forme de cours, qui s’apparente à ce qui est habituellement utilisé pour les thérapies comportementales en personne. Chaque semaine, les participants suivent ainsi une nouvelle leçon et apprennent diverses stratégies pour gérer les problèmes de santé mentale auxquels ils pourraient être confrontés.

« Ces ressources permettent d’inciter les gens, comme dans bien d’autres thérapies cognitivo-comportementales, à examiner leurs propres pensées et à les orienter autrement, ou à trouver des façons plus constructives de voir les choses pour mieux progresser, souligne Mme Hadjistavropoulos. Grâce à ces leçons, les participants peuvent observer leurs comportements, recenser ceux qui pourraient ne pas être bénéfiques, et trouver des moyens de les mettre en échec. La formation les aide aussi à mieux gérer les affections physiques qui accompagnent parfois les problèmes de santé mentale. Enfin, les participants sont invités à faire quelques devoirs et à appliquer ces notions dans leur vie. »

En donnant ce cours et en écoutant les participants, Mme Hadjistavropoulos dit avoir rapidement constaté, à l’instar de ses collègues, que les travailleurs de la sécurité publique étaient souvent bien plus inquiets pour leurs proches que pour eux-mêmes. « Au fil de ce cours et à force d’entendre ce qu’avaient à dire les travailleurs de la sécurité publique, nous avons constaté que les préoccupations souvent exprimées étaient liées à l’impact de leur carrière sur leur conjoint ou leurs proches, et au bien‑être de leur famille en général. » De nombreux participants avaient d’ailleurs souligné que la formation aurait été très profitable à leur conjoint ou à leur partenaire, et c’est ce qui a amené l’équipe du centre PSPNET à élargir le programme. Cette initiative a été rendue possible grâce au financement de l’Agence de la santé publique du Canada.

« Grâce à la documentation spécialisée, nous savons que les familles du personnel de la sécurité publique sont confrontées et exposées à certaines choses que beaucoup d’autres ne connaissent pas, reconnaît Mme Hadjistavropoulos. Et les travailleurs de la sécurité publique ont eux-mêmes évoqué le double stress qu’ils vivent, c’est-à-dire celui qui concerne directement leur travail et celui de vouloir protéger leur famille des répercussions qu’il entraîne. » Afin d’élaborer cette initiative, l’équipe du PSPNet a collaboré avec Heidi Cramm, Ph. D., et le groupe de recherche Families Matter, ainsi que Natalie Reed, Ph. D., du Child Trauma Research Centre, qui dirigent l’élaboration de ressources et de stratégies supplémentaires pour les familles du personnel de la santé publique en vue de les rendre bientôt accessibles sur un site Web du PSPNET pour les familles.

La formation pour les conjoints ou les proches est offerte à toutes les personnes de 18 ans ou plus vivant au Canada qui sont ou ont été un conjoint ou un proche d’un membre actuel ou d’un ex-membre de la sécurité publique, qu’il s’agisse d’un professionnel ou d’un bénévole. Le cours s’adresse aux personnes qui souhaitent obtenir de l’aide en lien avec un éventail de problèmes de santé mentale, notamment les troubles de l’humeur, la dépression, l’inquiétude, l’anxiété et les blessures de stress post-traumatique. Toutefois, le programme n’est pas recommandé aux personnes ayant un trouble psychotique, obsessif ou de toxicomanie majeure puisque la formation n’a pas été conçue pour traiter de ces problèmes particuliers. Le cours destiné aux conjoints ou aux proches est une formation autoguidée, c’est-à-dire que les participants n’ont pas accès au soutien d’un thérapeute. Cependant, en y consacrant une à trois heures par semaine durant les huit semaines du programme, les participants bénéficient d’un enseignement gratuit et de directives axées sur des techniques simples qui pourront alléger de nombreuses préoccupations liées à la santé mentale. Les participants ont aussi accès à un forum de discussion où ils ont la possibilité d’interagir avec un thérapeute chargé d’encadrer les échanges.

Mme Hadjistavropoulos s’empresse de préciser que, même si le cours destiné aux conjoints ou aux proches est déjà offert, la phase exploratoire n’est pas encore terminée. L’équipe continue de colliger les données sur la pertinence du programme ou le profil des personnes intéressées, et de recueillir les commentaires des participants sur les moyens de l’améliorer. Ce cours fait encore l’objet de travaux de recherche. Les participants sont d’ailleurs invités à remplir des questionnaires d’évaluation, et ce, avant même de s’inscrire, durant le programme ainsi qu’après huit semaines de cours. Ils pourraient aussi être conviés à un entretien téléphonique ou par Zoom.

« Au fond, il s’agit d’améliorer l’accès aux thérapies cognitivo-comportementales grâce à une approche virtuelle pratique pour les bénéficiaires, alors nous sommes toujours ouverts à recevoir des commentaires afin de mieux orienter la suite des choses. »

Si vous-même ou quelqu’un de votre entourage êtes ou avez été un conjoint ou un proche d’un ex‑membre ou d’un membre actuel de la sécurité publique, et que vous souhaitez suivre cette formation ou en savoir davantage sur le sujet, téléchargez le dépliant d’information sur la formation pour les conjoints ou les proches (en anglais seulement) ou consultez le site Web du PSPNET. La participation à cette formation demeure anonyme.

 

 

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