En bref : Le point sur les répercussions sociales et économiques de la COVID-19 après un an

Série En bref de l’Institut Vanier : Mobiliser la recherche sur les familles au Canada

Diana Gerasimov

22 mars 2021

ÉTUDE : Statistique Canada, « La COVID-19 au Canada : le point sur les répercussions sociales et économiques après un an », StatCan et la COVID‑19 : Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleur, no 11‑631‑x2021001 au catalogue (11 mars 2021). Lien : https://bit.ly/3133veQ


La COVID-19 a entraîné des répercussions socioéconomiques importantes pour les familles partout au Canada. Cependant, comme l’a écrit Anil Arora, statisticien en chef du Canada, dans un récent bilan des tendances de l’année écoulée, « cela a été le moment pour nous de faire preuve de résilience, d’apporter notre contribution et d’être innovateurs. »

Les données recueillies au cours des 12 derniers mois offrent un aperçu de la manière dont les différents secteurs et groupes de population ont réagi à la pandémie, aux mesures de santé publique et aux confinements économiques, et de la façon dont ces derniers les ont affectés.

Le respect des mesures de santé publique par les Canadiens demeure stable

  • Durant la première moitié de la pandémie, 90 % des Canadiens ont pris des précautions, notamment en adoptant le port du masque et la distanciation physique.
  • En septembre 2020 :
    • Plus de 95 % des Canadiens ont dit suivre les recommandations, comme se laver les mains, porter un masque et maintenir une distance physique.
    • Quelque 12 % des Canadiens ont déclaré avoir ressenti des symptômes liés à la COVID-19 depuis le début de la pandémie. Parmi ce groupe, 93 % ont affirmé respecter les recommandations de la santé publique.
  • Près de 7 personnes sur 10 (67 %) ont déclaré avoir évité de quitter la maison pour des raisons non essentielles.

La vaccination contre la COVID-19 a commencé le 13 décembre 2020 et s’adressait principalement aux groupes prioritaires, notamment les personnes de 80 ans et plus, les travailleurs de la santé et les personnes vivant dans des établissements de soins pour personnes âgées. Le 5 mars 2021, la proportion de personnes ayant reçu au moins une dose du vaccin au sein de ces groupes était respectivement de 19 %, 53 % et 85 %.

Malgré l’intensification des efforts de vaccination, moins de Canadiens sont très susceptibles de se faire vacciner contre la COVID‑19

  • En juillet 2020, 58 % des Canadiens ont signalé être très susceptibles de se faire vacciner. En septembre 2020, ce pourcentage était passé à 48 %.
  • Par ailleurs, 49 % des Canadiens étaient très peu susceptibles de se faire vacciner.

La vaccination est cruciale pour protéger les travailleurs de la santé, parmi lesquels les minorités visibles sont surreprésentées

Avant la pandémie, les minorités visibles étaient surreprésentées dans certains postes, comme aides-infirmiers, préposés aux bénéficiaires et associés au service de soins aux patients. Cette tendance s’est poursuivie pendant la pandémie : en janvier 2021, 19 % des Canadiens noirs occupaient un emploi et 20 % des Canadiens d’origine philippine travaillaient dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale.

La COVID-19 a eu des répercussions indirectes sur les soins de santé et la santé mentale

En raison de l’annulation de l’ensemble des interventions chirurgicales non urgentes par mesure de précaution face à la pandémie, les programmes de dépistage du cancer ont notamment été retardés. D’après un modèle de simulation du cancer, OncoSim, on prévoit une augmentation des cas de cancer une fois que le dépistage aura repris. Une suspension du dépistage pourrait accroître le nombre de cas diagnostiqués à un stade avancé ainsi que le nombre de décès des suites du cancer.

Avec l’assouplissement des restrictions et la réouverture des écoles, la santé mentale des Canadiens s’est améliorée.

  • En novembre 2020, 62% des Canadiens ont déclaré être en excellente ou en très bonne santé mentale, en hausse par rapport à 55 % (juillet 2020) et tout près du niveau d’avant la pandémie, soit 68 % (2019).

Bien que la santé mentale globale des Canadiens se soit améliorée à la suite de l’assouplissement des restrictions, les travailleurs de la santé continuent de signaler une détérioration de leur santé mentale.

  • Parmi eux, 33 % ont déclaré une très bonne ou une excellente santé mentale et 33 % ont déclaré une santé mentale passable ou mauvaise.
  • En tout, 7 travailleurs de la santé sur 10 ayant participé à une collecte de données par approche participative ont déclaré une détérioration de leur santé mentale pendant la pandémie.

La COVID-19 a eu des répercussions inégales au Canada

La pandémie de COVID-19 a révélé l’inégalité de ses répercussions.

  • Les secteurs comptant la plus forte proportion (25 % ou plus) de groupes de population désignés comme minorités visibles affichaient un taux de mortalité lié à la COVID-19 environ deux fois plus élevé que ceux comptant la proportion la plus faible (moins de 1 %).
  • À l’été, 57 % des Autochtones interrogés ayant des maladies chroniques ont déclaré que leur état de santé global était « légèrement pire » ou « bien pire » qu’avant la pandémie.
  • Aussi, 64 % des Autochtones ont déclaré que leur bien-être mental était « bien pire » ou « légèrement pire ».

Les répercussions disproportionnées de la COVID-19 sur les communautés autochtones pourraient intensifier les inégalités déjà observées. Avant la pandémie, le taux de chômage des Autochtones était 1,8 fois plus élevé que chez les non-Autochtones, ce qui témoigne des disparités de longue date qui existent au sein du marché du travail.

En décembre 2020, le taux de chômage chez les Autochtones était de 3 % à 4 % plus élevé que chez leurs homologues non autochtones.

La COVID-19 a eu des répercussions multiples sur le travail et le budget des familles

Malgré l’assouplissement des restrictions des mesures de santé pendant l’été et l’automne, l’activité économique est demeurée inférieure au niveau observé avant la pandémie. Les groupes de minorités visibles, les Autochtones, les travailleurs à faible rémunération et les jeunes Canadiens font partie des groupes qui sont touchés de façon inéquitable par les répercussions économiques de la COVID-19.

  • Environ 4 travailleurs canadiens sur 10 occupent un emploi qui pourrait vraisemblablement être exercé à domicile.
  • À la fin de 2020, la COVID-19 avait touché 1,1 million de travailleurs par le biais des pertes d’emploi ou des réductions importantes des heures travaillées.
  • En janvier 2021, le nombre de Canadiens travaillant à domicile a augmenté de près de 700 000, atteignant 5,4 millions, ce qui dépassait les 5,1 millions de personnes qui travaillaient à domicile lors du premier confinement, en avril 2020.
  • En janvier 2021, 512 000 travailleurs étaient des chômeurs de longue date, soit 27 % de l’ensemble des chômeurs. Cette proportion était inférieure à 16 % avant la pandémie de COVID-19.

Diana Gerasimov est titulaire d’un baccalauréat en communication et études culturelles de l’Université Concordia.

 

 

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