En bref : Le bien-être des immigrants et des nouveaux arrivants trans et non binaires

Gaby Novoa diffuse les données de Trans PULSE Canada concernant les immigrants trans et non binaires.

Gaby Novoa

27 avril 2021

Série En bref de l’Institut Vanier : Mobiliser la recherche sur les familles au Canada

ÉTUDE : Navarro, J., T. Ferguson, C. Chih, A. Jibril, M. Khatoon, S. Inkingi, D. Beaulieu-Prévost et P. Thaker. « Santé et bien-être des immigrants.e.s et nouveaux.elles arrivant.e.s trans et non binaires », Trans PULSE Canada (23 mars 2021). Lien : https://bit.ly/3et32sS


Selon le recensement de 2016, les immigrants et les réfugiés représentent un peu plus d’un cinquième (22 %) de la population totale du Canada. La recherche sur la santé et le bien-être au pays doit donc tenir compte des expériences uniques des immigrants, des réfugiés et des nouveaux arrivants. De nombreux immigrants transgenres (trans) et non binaires déclarent avoir quitté leur pays d’origine pour des raisons comme la transphobie et l’accès limité aux services de santé et aux occasions économiques, ainsi qu’en raison d’obstacles à la connexion avec les communautés trans. Cependant, les recherches montrent que, même au Canada, les immigrants trans comme les immigrants cisgenres sont confrontés à la discrimination en matière d’emploi, au racisme, à un soutien social limité et à des obstacles aux soins de santé.

Un récent rapport de Trans PULSE Canada fournit les premières données à l’échelle nationale sur la santé et le bien-être des immigrants et des nouveaux arrivants trans et non binaires au Canada1. L’étude de l’organisme utilise les résultats d’une enquête menée sur une période de 10 semaines en 2019.

Les nouveaux arrivants sont plus susceptibles que les immigrants établis de déclarer être venus au Canada dû à la persécution en tant que personnes trans ou non binaires et afin de pouvoir accéder à des soins transaffirmatifs

  • Un nouvel arrivant sur trois a immigré au Canada par crainte de persécution liée à son identité sexuelle.
  • Un nouvel arrivant sur cinq a eu accès à un service d’aide à l’établissement au cours de sa première année au Canada.
  • Les nouveaux arrivants (38 %) étaient deux fois plus susceptibles de ne pas avoir de fournisseur de soins de santé primaires que les immigrants établis (16 %) ou les personnes nées au Canada (19 %).
  • Les nouveaux arrivants (34 %) étaient deux fois plus susceptibles d’avoir déménagé pour se rapprocher des services offerts aux personnes trans ou non binaires que les immigrants établis (17 %) et les personnes nées au Canada (17 %).

Des facteurs comme la discrimination et les titres de compétences étrangers non reconnus peuvent contribuer aux obstacles à l’emploi

La majorité des nouveaux arrivants et des immigrants établis sont venus au Canada pour des raisons liées à l’éducation ou à l’emploi. Pourtant, les recherches montrent que les immigrants qualifiés ont un taux d’emploi inférieur à celui des personnes nées au Canada, quel que soit leur niveau d’éducation supérieure.

  • Les nouveaux arrivants (37 %) et les immigrants établis (32 %) âgés de plus de 25 ans étaient plus susceptibles de détenir un diplôme d’études supérieures ou professionnelles que les répondants nés au Canada (17 %). Toutefois, aucune différence statistiquement significative n’a été constatée dans la situation d’emploi et le statut de ménage à faible revenu entre les trois groupes.
  • Une plus grande proportion de nouveaux arrivants (28 %) a déclaré avoir « tout le temps » besoin de changer de langue, de dialecte ou d’accent, ou « la plupart du temps », comparativement aux immigrants établis (16 %) et aux répondants nés au Canada (10 %).

Les immigrants établis déclarent une meilleure santé mentale et obtiennent un résultat plus élevé lorsqu’on leur demande s’ils sont épanouis

  • Les nouveaux arrivants (43 %) et les immigrants établis (45 %) étaient plus susceptibles de déclarer une excellente ou une très bonne santé physique que les personnes nées au Canada (35 %).
  • Plus de la moitié des nouveaux arrivants (56 %) et des répondants nés au Canada (57 %) ont déclaré que leur santé mentale était acceptable ou médiocre, ce que les immigrants établis (46 %) ont le moins répondu.
  • Les immigrants établis (27 %) étaient les plus susceptibles de qualifier leur santé mentale d’excellente ou de très bonne, comparativement aux nouveaux arrivants (20 %) et aux personnes nées au Canada (15 %).
  • Les immigrants établis et les nouveaux arrivants ont obtenu un résultat légèrement plus élevé en ce qui a trait aux mesures de prospérité, comparativement aux répondants nés au Canada (résultats médians de 2,60, 2,50 et 2,40, respectivement, sur une échelle de 1,0 à 5,0).

Les auteurs recommandent que les prochaines recherches examinent plus en détail la manière dont la santé et le bien-être des immigrants trans et non binaires sont touchés pendant et après la réinstallation. Ils soulignent également que les prochaines recherches devraient tenir compte des identités sociales croisées comme la race, le handicap et l’âge.

Gaby Novoa, Carrefour du savoir sur les familles au Canada, Institut Vanier de la famille


Note

  1. Les nouveaux arrivants ont été définis comme ceux qui ont immigré au Canada au cours des cinq années précédant leur participation à l’enquête. Les immigrants établis sont ceux qui ont immigré il y a plus de cinq ans.
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